Indignation d’EELV Colomiers après un article partisan de La Dépêche du Midi

EELV Colomiers s’indigne de la publication d’un article partisan paru dans La Dépêche du Midi dans son édition du 27 juin 2014 concernant le Conseil Municipal  de Colomiers du 25 juin. Nous dénonçons un traitement orienté de l’information qui va à l’encontre des règles déontologiques élémentaires que l’on est en droit d’attendre d’un grand quotidien régional.

Dans cet article intitulé « La polémique parasite le débat de fond », les interventions des élus de la liste Vivre Mieux à Colomiers font l’objet de commentaires sarcastiques, tandis que sont pratiquement portés aux nues les propos de la Maire, pourtant parfois fort cassants à l’encontre de l’opposition.

Loin d’être objectif et manquant à sa mission d’informer, l’auteur se fourvoie en déguisant les faits et en ne choisissant de relater que ce qui peut être mis au crédit de l’équipe en place. Sa complaisance l’amène à mentir par omission en passant sous silence des questions plus « encombrantes », pourtant à l’ordre du jour.

Il est faux, comme il l’écrit, que les élus Vivre Mieux ont systématiquement  émis « des remarques procédurières interminables » sur chaque point de l’ordre du jour, preuve en est que sur les 30 sujets abordés, plus de 20 ont reçu leur approbation sans discussion. Si le Conseil Municipal a duré aussi longtemps, comme le regrette le journaliste qui espérait peut-être ce soir là regarder le match de l’équipe de France, c’est surtout parce qu’au début du Conseil, et pendant 45 minutes (52 minutes exactement selon le journaliste !), a été déroulé par le menu l’ensemble des attributions des marchés publics.  Pourquoi le journaliste ne pose pas la question de l’intérêt de cette lecture en début de conseil municipal, à l’heure où l’assistance est la plus nombreuse et où les spectateurs sont devant leur écran pour suivre en direct la réunion de l’assemblée communale ? Si cette lecture est obligatoire, pourquoi n’intervient-elle pas en fin de conseil ? Non, il préfère souligner le caractère « innovant » de cette lecture, pourtant fastidieuse et de peu d’intérêt, alors que d’autres communes en distribue une copie aux élus comme il le souligne. On suppose que la démarche de ces communes se situe dans le cadre de la légalité. Mais à Colomiers, il faut se démarquer au risque de lasser les spectateurs  et même les élus…

Par ailleurs, préférant dénoncer « cinq heures de débats stériles et partisans », le journaliste passe à côté de l’événement qui secoue désormais ce nouveau conseil municipal, à savoir qu’une opposition existe, qu’elle intervient, interpelle, alimente les débats, fait des propositions, bref qu’elle fait un travail, qui certes gène la majorité, mais qui est utile à la vie démocratique de notre ville. De cela, le journaliste n’en parle pas alors que pendant des décennies ce conseil a ronronné sans véritable opposition.

Dans son article à charge contre Vivre Mieux, il accuse ses élus d’être à l’origine d’« une polémique qui paralyse le débat de fond » alors même que l’intervention de Patrick Jimena sur la question des inondations survenues en début de semaine dans notre ville n’avait d’autre but que d’ouvrir justement un débat de fond là où il n’était pas sensé y en avoir ! Patrick Jimena entendait poser quelques questions sur l’urbanisation du quartier sinistré des Ramassiers et proposer quelques pistes de réflexion en lien avec les évolutions climatiques prévisibles. Madame la maire, agacée que la discussion dépasse le cadre des remerciements convenus aux services mobilisés et de la solidarité des élus à l’égard des sinistrés, a accusé Patrick Jimena de récupération politicienne. C’est précisément sa réponse fermée au débat qui crée la polémique puisqu’elle montre ainsi son peu d’ouverture démocratique sur un sujet qui est loin d’être anecdotique et qui touche très concrètement des milliers d’habitants. La photo publiée en rajoute dans les mauvaises intentions de Vivre mieux : « Même les inondations ont suscité la critique de l’opposition »…

Soucieux de ne pas relater les faits qui dérangent l’actuelle majorité, le journaliste n’évoque pas l’absence de réponse de la Maire à l’interpellation des élus de Vivre Mieux lors du précédent Conseil Municipal  concernant les anomalies constatées sur les amortissements de certains matériels acquis par la ville, la Maire considérant que ce point est un point de détail. Elle indique qu’une note a été rédigée et qu’elle sera transmise aux élus, mais elle n’apporte aucune réponse publique à Vivre Mieux.

Il convient aussi de s’interroger sur certaines omissions dans cet article, à moins qu’il faille considérer que tout ce qui est déplaisant pour l’actuelle majorité doit être passé sous silence.

Ainsi, le journaliste omet de signaler que l’assistance était composée pour moitié d’habitants riverains de la future chaudière à bois portant des pancartes explicites contre le lieu d’implantation de ce projet. Ce n’est pourtant pas courant au Conseil Municipal de Colomiers ! Il omet également d’indiquer qu’un vœu commun déposé par les deux listes d’opposition sur ce même dossier n’a pas été soumis à la discussion alors qu’il avait bien été transmis dans les temps. Couac ou volonté délibérée d’éluder le débat ?

Sur le chapitre des subventions, il n’évoque pas l’intervention de l’élu de droite Laurent Laurier sur la politique élitiste sportive à Colomiers et la longue réponse de Philippe Briançon. Sur le financement des nouveaux établissements scolaires, il ne dit mot de l’intervention de Marie Odile Bertrand sur le manque d’anticipation de la municipalité et des conditions d’accueil des élèves dans des préfabriqués provisoires, faute d’école construite à temps.

S’il n’omet pas d’indiquer que c’est l’intervention des élus de Vivre Mieux qui a permis que des élus d’opposition soient élus à la commission Agenda 21, alors que la majorité voulait s’accaparer de droit tous les sièges, cela reste un fait sans commentaires de sa part. Pourtant,  ce n’est pas un point de « procédure », mais une exigence démocratique qui a été défendue par les élus de Vivre Mieux.

Enfin, pas un mot sur le dernier point à l’ordre du jour, traité à minuit quinze, à savoir le Projet Éducatif De Territoire (PEDT) à propos duquel Marie Odile Bertrand est intervenue pour demander des éclaircissements sur la méthode de travail.

A la fin du Conseil Municipal, Laurent Laurier, dans une intervention véhémente, ce qui n’est pas habituel de sa part, a dénoncé les nombreux disfonctionnements du conseil municipal (convocations tardives, vœu déposé mais non mis à l’ordre du jour, attitude cassante de la Maire), donnant ainsi crédit à plusieurs interventions des élus de Vivre Mieux. Mais de cela, le « journaliste » ne préfère rien en dire.

Le journaliste se demande en début d’article si nous sommes encore en campagne électorale. Ce qui est certain, c’est que son article est dans le droit fil du parti pris de La Dépêche du Midi en faveur de la candidate socialiste lors de la campagne des municipales à Colomiers. Nous y reviendrons d’ailleurs dans un autre article.

La liberté de parole et d’expression est un droit fondamental. Pourtant, cette liberté ne saurait s’exonérer de l’exigence de vérité  et d’une élémentaire déontologie journalistique. On attend d’un compte rendu d’un conseil municipal, des informations sur les décisions prises et sur les accords et les désaccords constatés afin d’informer objectivement les lecteurs. Qui ont droit au respect tout comme les élus. 

Alain Refalo
Martine Berry-Sevennes,
porte-paroles d’EELV Colomiers

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