La rénovation ratée du Village
Force est de constater que la rénovation de la rue d’Auch, de la place de la Bascule et de leurs abords est loin de faire l’unanimité et les articles parus dans la Dépêche du midi et le bulletin municipal ont fait grincer quelques dents.
Après une «concertation» plus frustrante que constructive pour les riverains, ce sont 20 mois de gros travaux qui ont mis en péril nos commerces de proximité, perturbé la circulation des piétons, cyclistes et automobilistes, neutralisé la majeure partie des parkings, occasionné nuisance sonore et environnementale pour les riverains et les usagers, imperméabilisé 4000 m2 de prairie sans compensation locale. Le tout pour un budget initial de 3,5 millions d’euros.
« Le visage du village s’est rajeuni » nous dit on, mais rares sont les usagers à se déclarer satisfaits et d’évoquer plutôt « un lifting raté « et on les comprend : les espaces de liberté promis aux piétons et aux cyclistes sont étroits, mal identifiés, encombrés de jardinières et de potelets.
La circulation des personnes à mobilité réduite est difficile voire impossible (allée de la Correze, ou au pourtour de la place).
Les pistes cyclables sont inexistantes (voie latérale nord, allée de la Correze) ou réduites par l’empiètement des automobiles, se terminent abruptement aux abords des intersections …500m de pistes ??? mais en pointillés, quelle est alors leur utilité, leur sécurité ?
Quand aux piétons ils sont aussi mal lotis : un seul passage protégé partagé entre cycles et piétons est clairement identifié, à l’angle de la voie latérale nord. La matérialisation des autres passages par des bandes de pavés et des bandes de vigilance d’éveil noirs les rend imperceptibles par les automobilistes mais surtout par les piétons, particulièrement s’ils sont âgés ou mal voyants.
Jardinières et panneaux publicitaires sont autant d’obstacles accidentogènes.?
Les automobilistes, toujours aussi nombreux, sont tout aussi désorientés par l’accès en marche arrière dans des emplacements étroits, par des espaces de circulation mal définis, une zone bleue non identifiable, un nouveau parking dont l’accès n’est pas indiqué (et qui ne figure pas sur le plan 2014-2015) des pavés bruyants, des « bipèdes pressés » (sic) surgissant à l’improviste….
Où sont la convivialité et la revitalisation qu’on pouvait espérer dans ce quartier commerçant ? Qui peut croire que nos concitoyens vont s’arrêter pour quelques instants de repos et d’échanges, debout au milieu des véhicules ? Hormis les jardinières et la multitude de potelets déjà endommagés par bus et automobiles, le mobilier urbain est inexistant : alors que les travaux sont terminés, banc et arceaux pour les cycles sont totalement absents, des poubelles sur plot encombrent des trottoirs déjà étroits autour de la place. Et où est la cascade de galets évoquant la bascule, témoin de l’activité agricole du siècle dernier ?
On ne peut que s’indigner de sa quasi-disparition de l’espace réservé à la nature dans cette réalisation dans Le Columérin de mars 2012 p 16 à 19, on nous promettait « une diversité très fleurie : 76 arbres, 69 arbrisseaux, 2783 arbustes couvre sols et 1900 plantes vivaces », des bandes engazonnées. Qu’en reste t-il ?
Des alignements d’arbres et des espaces engazonnés promis, constitutifs d’un maintien minimal de trame écologique ne restent qu’une multitude de bacs, quelques rocailles, deux douzaines d’arbres répartis sur le parking et la place !! et une prairie disparue.
Ou sont les cent arbres annoncés dans le Columérin en cours ? Que sont devenus les passages ombragés présentés en 2012, où est la biodiversité, indispensable à l’humanité ?
A la pouzzolane répandue sur les plantations, déjà éparpillée par les pluies récentes sur la chaussée et les trottoirs on aurait pu préférer un paillage végétal, local et biodégradable qui aurait rendu l’entretien par nos jardiniers tout aussi facile en apportant un aspect naturel qui fait cruellement défaut à ce lieu de vie.
On peut regretter « l’oubli » des piétons venant de l’allée du Comminges ou du quartier Vignemale qui ne peuvent toujours pas atteindre le Boulevard Eugène Montel.
Le Centre du village, n’en déplaise à nos urbanistes n’est ni plus aéré, ni plus accessible, et surtout pas plus humain.
Il est extrêmement difficile de croire que cette réalisation soit la concrétisation des visions exprimées lors de la « grande concertation avec les habitants et les commerçants ! »